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Une première analyse du télétravail en confinement

  • Christian Frisch
  • 31 mars 2020
  • 4 min de lecture

Cet article est un premier rapport sur les résultats initiaux et liste quelques points importants que fait ressortir une première analyse. Le télétravail, une expérience nouvelle ? Tous ceux qui ont répondu au questionnaire sont télétravailleurs maintenant. Mais qu’en était-il dans le monde pré-confinement ? L’expérience est nouvelle ou relativement nouvelle pour ⅔ d’entre eux : 33% n’avait jamais télétravaillé, 33% l’avait fait exceptionnellement, 15% le faisait une fois par semaine, 8% deux fois par semaine. Et une petite minorité (6%) le faisait à plein temps. Quelle ambiance dans ces lieux de travail et quelle relation entre les personnes confinées ensemble ? Le bilan est légèrement positif et l’ambiance est plutôt bonne : pour 30% des personnes, les relations se sont améliorées depuis le début du confinement, pour 59% rien n’est changé et pour 7% les relations se dégradent légèrement. Quelles conditions de travail les télétravailleurs vivent-ils ? Là encore une première impression positive :

  • Leur conditions de travail sont raisonnablement confortables et ils ont l’espace pour le faire : 84% peuvent s’isoler si c’est nécessaire à leur travail

  • Ils sont plutôt satisfaits de leur équipement informatique : 58% le jugent efficace ou très efficace et seuls 18% le jugent pas ou peu efficace

  • Ils ont reçu des consignes de travail utiles de leurs entreprises : 62% les ont jugées efficaces ou très efficaces

  • Ils progressent rapidement dans la maitrises des outils : 56% ont progressé dans leur maîtrise des outils collaboratifs

Comment se compare le travail post-confinement au travail pré-confinement ? En trois mots : moins concentré, moins long, moins efficace :

  • La concentration a clairement baissé, 50% d’entre eux sont moins concentrés qu’avant, contre 9% plus concentrés qu’avant

  • Quelles sont les causes de cette distraction ? Dans l’ordre, la situation anxiogène, la présence d’autres personnes sur le lieu de confinement, les tâches personnelles à effectuer et l’interaction avec les autres. La lecture des nouvelles n'apparaît qu’en cinquième position.

  • Le temps de travail a eu tendance à diminuer : il a diminué pour 41%, augmenté pour 23%

  • L’efficacité du travail a baissé pour 46% et augmenté pour 15%

Et comment perçoivent ils cette évolution ? c’est à cette question que répond le graphe ci-dessous :



Quel bilan les télétravailleurs font-ils de ce nouveau mode de travail ? Un bilan mitigé :

  • Les conséquences positives du télétravail sont pour eux, dans l’ordre, la suppression du temps de transport (70%), le fait d’être habillé comme on veut, le fait de bénéficier de plus de pauses et de temps libre

  • En ce qui concerne les conséquences négatives, il regrettent dans l’ordre une communication rendue plus compliquée avec leurs collègues, une concentration plus difficile et un sentiment d’isolement


Ce bilan du télétravail les poussera-t-il à une adoption pérenne de ce mode de travail ? Les personnes interrogées plébiscitent le télétravail : 68% des personnes qui ne télétravaillaient pas avant souhaiteraient le faire de temps en temps ou le plus possible après la fin du confinement. Et cette volonté est proportionnelle au temps de trajet domicile/travail: plus on passe du temps dans les transports, plus on a envie de télétravailler.



D’ailleurs cette tendance se retrouve dans d’autres questions du quiz : 36% des personnes interrogées considèrent que ce confinement leur a appris à télétravailler et les interviewés remarquent que "Le télétravail apporte un meilleur équilibre vie pro vie perso”. Quel degré de confinement vivent-ils ? Nos travailleurs français, contrairement à leur réputation, sont globalement disciplinés :

  • 43% sortent une fois par semaine ou moins

  • seuls 6% sortent 2 fois par jour ou plus


Quel est l’impact du confinement sur le comportement des travailleurs confinés ? Des changements dans les habitudes de chacun en matière de nourriture, de sport, d’habillement et de vie sociale :

  • On n’en a pas profité pour faire une régime : les confinés mangent un peu plus (mais pas tant que ça),

  • On ne compense pas cette augmentation de calories avec du sport : on fait plutôt moins d’activités physiques,

  • On ne tombe pas dans l’alcoolisme pour autant : globalement les confinés boivent un peu moins,

  • Sur l’élégance, le changement est massif : on prend clairement moins soin de son apparence (61% soignent moins leur apparence contre 1% qui la soigne plus)

  • Et enfin en terme de vie sociale, pour beaucoup (64%) cela est l’occasion de plus de contacts avec amis et famille et de suivre plus l’actualité (pour 61%)

Quels sont leurs soucis et inquiétudes ? En ce qui concerne les inquiétudes des personnes interrogées, l’inconnu des prochains mois semble passer après la santé de leurs proches. Si 75% des personnes interrogées disent être inquiètes pour la santé de leurs proches, seules 61% disent connaître au moins une personne avec des symptômes du Covid19. L’inconnu des prochains mois est une inquiétude également très répandue qui concerne 73% des personnes interrogées et semble être vecteur de stress : “ce qui me stresse c’est l’inconnu, quand est-ce que ça va s’arrêter [...] est-ce que ça sera différent après.”, “le stress est d’abord lié à l’inconnu de ce qui va suivre d’un point de vue économique.”. 47% des personnes interrogées sont inquiètes pour le futur de leur emploi, pourtant 55% disent vouloir changer leurs priorités et le travail en fait rarement partie :


Famille, santé, vie et temps font parties des mots les plus courants lorsqu’on analyse les nouvelles priorités : “Prendre soin de moi et de mes proches avant le travail”, “Me reconnecter aux choses tangibles et profiter de l'instant présent”. La protection de l’environnement semble également profiter du confinement pour progresser dans les priorités des français : “Mieux considérer l'environnement trop souvent délaissé”. Si le confinement semble nous rapprocher de nos proches, c’est au dépens de la relation “aux autres” puisque 32% des personnes interrogées sont inquiètes du comportement des personnes qui sortent : “Les gens sont égoïstes et ça m’énerve.”, “Les gens ne respectent pas les règles. Il faut une vraie quarantaine.”. Pour conclure, le confinement est pour beaucoup de personnes interrogées à l’origine d’une remise en cause profonde de la relation à leurs proches et de l'organisation de leurs priorités. Les premiers signes d’une transformation profonde et durable de notre société ? La suite ? Nous allons continuer à recueillir et analyser en profondeurs les données collectées, notamment essayer de détecter les corrélations entre variables. Suivez nos annonces sur Twitter et sur notre site et notre fil twitter... L’équipe Corona Work

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